Une Promenade des Jardins vers le pont de Sèvres

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Mobilité

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La promenade a été inaugurée samedi 4 mai en présence, de gauche à droite, des vice-présidents Marie-Pierre Gaudin et Yves Révillon (environnement), de Grégoire de La Roncière, maire de Sèvres, de Georges Siffredi et de Pierre-Christophe Baguet, maire de Boulogne. CD92/STÉPHANIE GUTIERREZ-ORTÉGA
Depuis le centre-ville de Sèvres, ce cheminement piéton réalisé par le Département mène en toute quiétude vers le secteur du pont de Sèvres, longeant des espaces patrimoniaux majeurs.

Dans cette Grande rue de Sèvres (RD 910), l’itinéraire peu lisible contraignait jusqu’ici le piéton à changer de trottoir sans compter un trafic intense. La promenade lui offre une tout autre expérience.Depuis le centre-ville de Sèvres, passée la porte du mail du domaine de Saint-Cloud, il chemine le long du « jardin fleuriste de Marie-Antoinette », où sont toujours cultivées des plantes sous serre. Il parvient ensuite sur un parvis mettant en valeur deux bâtiments réhabilités puis chemine le long de l’ancien « jardin du directeur » de la Manufacture de Sèvres. Des percées visuelles ont été ménagées sur ces domaines grâce à des clôtures en bois ou à un abaissement des murs en pierre de taille, restaurés sous la direction des Monuments historiques. « Nous avons souhaité créer une vraie promenade publique, entre le domaine national de Saint-Cloud et la Cité de la céramique en passant par le Jardin des métiers d’Art et du Design (JAD,Ndlr.), dernier-né des équipements culturels départementaux qui mette en valeur ces lieux et leur caractère historique », souligne Georges Siffredi, président du Département.  

Le fil directeur végétal est la collection de quarante magnolias, en floraison au début du printemps, et de trois cents hydrangeas dont les pompons apparaîtront à partir de juin. « Ces hydrangeas présentent une belle palette de couleur et font écho aux productions sous serre du domaine national de Saint-Cloud et aux plantes exotiques pour l’époque qui ornaient le jardin du directeur de la Manufacture, explique Olivier Cazenave, responsable du projet au Département. Ces plantes poussent bien à l’ombre des murs et leur système racinaire ne pose aucun problème, de plus elles demandent peu d’entretien. »  Au sol, les pavés en grès de Fontainebleau de récupération sont enherbés par endroit pour faciliter l’infiltration des eaux de pluie ce qui ajoute au caractère bucolique des lieux.

Miroir d'eau

Autres ornements à admirer en toutes saisons, trois sculptures d’Achiam, artiste ayant vécu à Sèvres, sur le thème de la femme, de la tendresse et de la maternité ainsi qu’un miroir d’eau abritant une réalisation rendant hommage au savoir-faire des émailleurs de la Cité de la céramique. Cette « menteuse » reproduit de façon stylisée et à grande échelle, grâce à une mosaïque de 192 plaques de grès, le nuancier sur lequel se basent les professionnels pour composer, qui leur donne une idée des couleurs après cuisson. « L’émail au moment où il est appliqué n’a pas sa couleur définitive.La vérité vient de l’épreuve du feu qui la révèle », explique le directeur de la Cité, René-Jacques Mayer.Cet ensemble de onze mètres sur quatre est immergé sous une fine pellicule d’eau qui ajoute à ses couleurs des reflets et des ondes.

Le Département a réalisé et financé à hauteur de 13,1 millions d’euros ce projet avec le soutien de la ville (900 000 euros). « Depuis 1972 et la création de l’échangeur de la RN 118, Sèvres tourne le dos au fleuve. Ce nouveau cheminement piéton du centre-ville à la Seine remet Sèvres à l’endroit », se réjouit le maire Grégoire de la Roncière qui envisage maintenant les travaux de l’échangeur de la Manufacture. Ces derniers portés par le Département, tout comme la requalification de la RD 910 en boulevard urbain, feront déboucher la promenade, terminée actuellement par un escalier provisoire, sur un nouveau parvis menant en pente douce vers la Seine. « Ce sera un vaste chantier mais à terme Sèvres aura retrouvé son fleuve ».